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Plant de prose

  • Manon
  • 15 janv. 2016
  • 1 min de lecture

Encore un peu de prose...

Il arrivera certainement que nous soyons pris de vertige puisque nous sont retirés tous les points sur lesquels notre œil s’était habitué à prendre repère ; plus rien n’est proche désormais, et tout ce qui est lointain est infiniment loin. (...) Mais il est nécessaire que nous fassions aussi cette expérience-là. Il nous faut accepter notre existence aussi loin qu’elle peut aller ; tout et même l’inouï doit y être possible. C’est au fond le courage qu’on exige de nous ; être courageux face à ce que nous pouvons rencontrer de plus insolite, de plus merveilleux, de plus inexplicable. (...) Or la peur de l’inexplicable n’a pas appauvri seulement l’existence de l’individu, elle a également restreint les relations entre les hommes, extraites en quelque sorte du fleuve des virtualités infinies pour être placées sur un coin de rive en friche où il ne se passe rien. Ce n’est pas, en effet, la paresse seule qui est responsable du fait que les rapports humains se répètent sans innovation et de manière si indiciblement monotone ; c’est plutôt la crainte d’une quelconque expérience inédite et imprévisible qu’on s’imagine ne pas être de taille à éprouver. Mais seul celui qui est prêt à tout, celui qui n’exclut rien, pas même ce qui est le plus énigmatique, vivra la relation à quelqu’un d’autre comme si elle était quelque chose de vivant et y jettera même toute son existence.

(extrait des Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke, lettre du 12 août 1904)

Elle a fini plantée!

 
 
 

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